Les incunables sont les livres publiés entre la date de l'invention de l'imprimerie (environ 1450) et la date de 1500. En réalité les imprimés édités entre 1500 et 1510 (que les belges nomment "post incunables") présentent les mêmes caractéristiques techniques (typographie, mise en page) que les livres publiés avant 1500.
Les incunables bénéficient des technologies mises au point par Gutenberg, la typographie à caractères métalliques mobiles. Cette invention permet de réutiliser les caractères plusieurs fois, car le métal les rend plus solides que ceux en bois. Ces caractères cherchent à imiter les écritures de l'époque car l'incunable veut ressembler au manuscrit plus prestigieux. Aussi sont imitées les écritures gothiques (fraktur en Allemagne, bâtardes en France et Allemagne...), les écritures humanistes rondes inspirées de l'écriture carolingienne (En Italie puis en France; exemple: la police "garamond" ), ou les écritures humanistes inclinées (l'imprimeur vénitien Alde Manuce fut le premier à commander à son typographe, Griffo, ce type de caractères qui devinrent l'italique) qui permettaient de gagner de la place et d'économiser du papier, mais surtout de mieux imiter les écritures manuscrites, au détriment de la lisibilité.
Le manuscrit classique conservant tout son prestige, on cherche également à imiter sa mise en page lors de l'impression des premiers incunables; dans certains cas la différence incunable-manuscrit est très difficile à établir pour un non spécialiste. Ainsi le texte se présente (comme toujours depuis l'Antiquité) sous une forme monolithique, sans séparations ni alinéas (voir nos exemples des années 1470). Des espaces blancs sont laissés en tête de chapitre pour permettre aux clients fortunés de faire peindre des lettrines et des miniatures. On peut constater de nets progrès de mise en page à la fin du siècle (voir nos exemples des années 1480 et 1490)
La Bibliothèque Diocésaine de Nancy conserve une centaine d'incunables de formes et d'intérêts différents. On trouve des livres de droit canon, des livres de spiritualité, des commentaires de la bible ou des ouvrages profanes.